Les Identités meurtrières
de Amin Maalouf
أود أن أشاطركم خلاصة كتاب قرأته للكاتب أمين معلوف
الكتاب مهم جدا يحكي عن الهويات القاتلة، وعن أنماط تفكير كل هوية، أنا أدعوكم لقراءته،
لذا سأضع ملخصا، أخذته من موقع لأنه يلخص الكتاب بطريقة جد جيدة، حيث لا يمكنني أن أصوغ مثلها أو أحسن منها
Un très bel essai pétri de sagesse, qui nous amène à jeter un regard informé, amical et serein sur ce qui nous différencie les uns des autres et sur ce qui nous rassemble.
Je me permets d'en résumer ci-dessous quelques idées clés.
Dans les sociétés où existent plusieurs cultures, religions, couleurs de peau, etc, il est capital de fournir à chacun les conditions de pouvoir assumer en toute sérénité, sans déchirement ou sentiment de reniement, ses appartenances multiples (nationale, religieuse, raciale, régionale, de sexe, de génération, etc). C'est un facteur de richesse et de paix sociales : une société est riche de ses individus tous uniques et valorisés comme tels et la tentation de la violence n'aura pas lieu d'être si personne ne se sent menacé dans ses multiples appartenances. Prendre conscience que notre identité est faite d'appartenances multiples instaure aussi un autre rapport avec autrui : il n'y a plus simplement « nous » et « eux » puisque chacun appartient non plus à un groupe unique mais simultanément à plusieurs communautés. Certes, nous en sommes encore souvent à une conception tribale de l'identité, qui débouche sur les pires dérives (ex-Yougoslavie, Rwanda), mais rien n'empêche de penser que cette mentalité évoluera comme tant d'autres avant elle (la torture et l'esclavage par exemple ont longtemps été considérés comme normaux ; désormais, ils sont inadmissibles aux yeux de tous ou presque).
S'agissant de l'immigration, Amin Maalouf nous invite à considérer le pays d'accueil ni comme une page blanche où les nouveaux arrivés pourraient écrire ce qu'ils veulent, ni comme une page achevée auquel cas l'étranger n'aurait plus qu'à se plier à tout ce qui préexiste à son arrivée, mais comme une page en train de s'écrire, ensemble. Il ne suffit pas de tolérer l'autre, il faut le respecter, c'est-à-dire considérer qu'il appartient à la même humanité que nous, et non à une humanité différente, au rabais, où certaines valeurs ne vaudraient pas. Les traditions ne méritent d'être respectées que si elles sont respectables, c'est-à-dire si elles sont conformes aux droits fondamentaux des hommes et des femmes. Admettre des traditions ou des lois discriminatoires, c'est mépriser leurs victimes.
Il serait trop facile de dire que c'est à cause de l'Islam que ces sociétés musulmanes ne se sont pas modernisées. En réalité, ce n'est pas par le radicalisme religieux que le monde musulman a répondu spontanément au défi de la modernisation, c'est-à-dire de l'occidentalisation puisque, à partir du 18e siècle, en un mouvement unique dans l'histoire de l'humanité, la civilisation occidentale est devenue la référence pour toutes les autres, dans tous les domaines. Bien souvent, les Occidentaux ont fait échec aux tentatives de modernisation du monde arabe (voir l'exemple de Muhammad-Ali en Egypte), ce qui a amené les Arabes à conclure que l'Occident ne voulait pas qu'on lui ressemble, seulement qu'on lui obéisse.
Du fait que modernisation signifie occidentalisation, elle implique, pour tous les non-Occidentaux, l'abandon d'une partie de soi-même, ce qui ne se fait pas sans amertume, sans un sentiment d'humiliation et de reniement. Quand la modernité porte la marque de l'Autre, certaines personnes se replient frileusement sur leurs différences. Il n'y a qu'à regarder l'attitude des Français vis-à-vis de la mondialisation, qu'ils associent désormais à l'américanisation !
L'effondrement du bloc communiste, vu par beaucoup comme une revanche des religions plus encore que comme une victoire du capitalisme, et la crise qui affecte l'Occident (paradoxalement, le modèle de société de référence dans le monde entier doute profondément de lui-même) poussent de nombreux individus vers la religion, qui leur permet d'assouvir le besoin d'identité (face à une standardisation croissante), d'insertion dans un groupe (face à l'éclatement des structures traditionnelles), de spiritualité (face aux angoisses existentielles qui accompagnent des changements aussi brusques que ceux dont nous sommes témoins), de déchiffrage simple de réalités complexes, d'action et de révolte (contre les injustices, la corruption, les inégalités, etc). Mais on peut aussi voir dans la montée du religieux une tentative de synthèse entre le besoin d'identité et l'exigence d'universalité puisque les communautés de croyants s'apparentent à des tribus planétaires. Pourtant, pour que les religions cessent d'être vécues comme des facteurs de division, il faudrait dissocier le besoin de spiritualité du besoin d'appartenance.
Par ailleurs, pour éviter que certains se voient comme les laissés-pour-compte de la modernité, il faut recourir au principe-clé de réciprocité : chacun doit nécessairement faire d'innombrables emprunts aux cultures dominantes, mais il est essentiel que chacun puisse constater que certains éléments de sa propre culture font désormais partie du patrimoine universel. Car «il serait désastreux qu'il y ait d'un côté des émetteurs universels et de l'autre des récepteurs, d'un côté ceux qui sont convaincus que le reste du monde n'a rien à leur apprendre et de l'autre ceux qui sont persuadés que le monde ne voudra jamais les écouter».
Amin Maalouf veut croire à un monde qui saura trouver des manières constructives de satisfaire notre besoin d'identité tout comme il veut croire à la possibilité d'instaurer de véritables échanges féconds entre cultures (cela pourrait passer, notamment, par l'apprentissage de trois langues : la maternelle, l'anglais et une troisième langue librement choisie, celle du coeur).
Et comme ses propos nous ont séduits par leur sagacité et par leur clarté, nous voulons y croire nous aussi. Alors, commençons par cesser de dire : tous les Allemands sont ceci, tous les Juifs sont cela, les hommes pensent tous ceci, les femmes sont toutes incapables de cela... Ces propos ne sont pas innocents, ils perpétuent l'irrespect et l'incompréhension et c'est un geste simple, que nous pouvons poser dès aujourd'hui, que de cesser de les proférer. Un petit pas vers davantage de sagesse
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